Communiqué du Ralliement Citoyen pour la Patrie
Patrimoine
mondial :le vrai et l'essentiel
Consciemment ou inconsciemment,
les autorités mauriciennes tentent d'induire les citoyens en erreur en évoquant
« l'acceptation du Séga typique » par l'UNESCO pour être classée
Patrimoine Mondial de l'Humanité.
Les autorités mauriciennes ont
certes saisi l'UNESCO qui a répondu et indiqué avoir bien réceptionné le
dossier et que celui-ci sera à l'étude. Il ne s'agit en rien d'une
« acceptation » du dossier, encore moins d'un classement de cette
culture au Patrimoine Mondial, mais de la simple réception d'une demande à cet
effet.
Par ailleurs, le séga en tant que
tel ne pourra pas être classé comme Patrimoine Mondial. Une autre catégorie de
protection est prévue par l'UNESCO pour l'expression culturelle, en
l’occurrence, le Patrimoine Culturel Immatériel (de l'Humanité).
Aussi serait-il utile de préciser
les critères pour qu'un patrimoine culturel immatériel soit classé : il
doit être traditionnel et contemporain, éventuellement inclusif, et surtout
fondé sur les communautés. Le patrimoine culturel doit être reconnu comme tel
par des communautés, des groupes qui le pratiquent, l'entretiennent et le
transmettent. Il s'agit d'une culture d'un ou des groupes et personne ne peut
décider à leur place.
Inutile par conséquent de
souligner que le Séga appartient à toute la Nation mauricienne et non à un
groupe ou des groupes spécifiques de personnes ou une ou des communautés. Le
séga est la chanson mauricienne tout comme il existe une chanson française et
une chanson indienne. Il se distingue nettement de la situation du Séga Maloya,
classé Patrimoine Immatériel, par rapport à la culture française, du fait qu'il
est pratiqué par une ou des communautés, voire une population spécifique.
Ceci étant souligné, le RCP se
réjouirait de l'éventuel classement du Séga comme Patrimoine Culturel
Immatériel de l'Humanité en tout état de cause.
Néanmoins, le RCP estime que les
autorités mauriciennes, volontairement ou involontairement, ont oublié de faire
protéger ce que Maurice a de particulier comme Patrimoine Mondial de
l'Humanité.
Un Patrimoine Mondial de
l'Humanité est un œuvre ou une existence naturelle ayant globalement un
caractère spécifique et exceptionnel.
La Convention cadre sur la
protection du patrimoine mondial considère qu'un site représentant « des
phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance
esthétique exceptionnelles » peut être classé au rang de Patrimoine
Mondial de l'Humanité.
A Maurice, la Terre aux sept
couleurs de Chamarel répond parfaitement à ce critère et a un besoin de
protection en raison des phénomènes de l'érosion.
Chamarel est unique au monde et
est souvent le symbole fort de Maurice sur les cartes postales. Il est fragile,
c'est du « terre-plein », et est affecté régulièrement en raison des
phénomènes de grosses pluies.
Le RCP exhorte les autorités
mauriciennes à formuler une demande de classement de Chamarel au rang de
Patrimoine Mondial de l'Humanité en dépit du fait qu'il relève du domaine privé
d'une Société (Compagnie).
Le RCP regrette que des
différents Gouvernements de la République de Maurice qui ont saisi l'UNESCO aux
fins de protection d'un site ou d'une culture aient été animés principalement
par des considérations communautaristes et ont ainsi délaissé le site le plus
important.
Ralliement Citoyen pour la Patrie
(RCP)
Port-Louis, le 12 juillet 2013