28 juil. 2012

« LE CŒUR EST LA CLÉ DU COQ… »: Des militants parlent aux bérengistes !


« LE CŒUR EST LA CLÉ DU COQ… »: Des militants parlent aux bérengistes !

En politique, il vaut mieux bien finir que de bien commencer, estimait François Mitterrand. Paul Bérenger, lui, semble faire tout le cheminement à sens inverse…
Le MMM serait-il en faillite totale tant sur le plan idéologique, moral qu'intellectuel ? Lorsqu'il avait pris naissance en 69, l'une des priorités du MMM consistait à écarter le Ptr du Gouvernement. Le MMM a complètement échoué dans cette tâche. La victoire de 1982 a été acquise avec des anciens éléments du Ptr et très vite ce dernier s'est de nouveau installé au pouvoir. SSR est devenu Gouverneur Général et le Ptr au Gouvernement jusqu'en 1991. Paul Bérenger a « offert » le poste de Leader de l'Opposition à Navin Ramgoolam en 1993 et l'a fait devenir PM deux ans plus tard. Depuis 2003, Paul Bérenger n'a pour stratégie que de faire gagner le Ptr… Il a organisé des élections générales anticipées en 2005 dans des circonstances favorables au Ptr. En 2010, il aurait volontairement commis l’irréparable erreur d'être en négociation publique avec le Ptr jusqu'à la veille des élections. En tant que Leader de l'Opposition, il se comporte comme le porte-parole du Premier ministre, notamment en matière de réforme électorale et institutionnelle. Il a fini par qualifier le Premier ministre de « mon bon ami », Au final, le MMM a permis au Ptr de mieux s'implanter dans le paysage politique.
La réforme des institutions envisagée pour un partage des pouvoirs se lit ainsi : Navin Ramgoolam deviendrait Président pour sept ans avec des pouvoirs conséquents. Il présiderait le conseil des ministres lorsqu'il l’estimerait nécessaire. Il serait maître de la politique extérieure et garderait la main sur la politique intérieure. Paul Bérenger serait Premier ministre. Néanmoins, le MMM resterait un partenaire minoritaire du Ptr même si au départ la répartition des candidatures est égale. Il faut savoir que dans une telle configuration politique, les sympathisants travaillistes voteraient massivement pour une telle alliance, car Navin Ramgoolam resterait aux commandes des affaires de l'État. Il n'est pas si sûr si les partisans du MMM agiraient de la même manière car une telle alliance serait comme la « trahison du siècle ». Comme la dynamique ne serait pas du côté du MMM, quelques candidats de ce parti risqueraient, en dépit de la force arithmétique, d'être battus. Paul Bérenger ne serait que le Chef du Gouvernement otage du groupe parlementaire majoritaire. C'est pour dire qu'il pourrait à tout moment être renversé par une majorité hostile. Il serait remplacé par un Premier ministre travailliste, soutenu par une majorité de députés et qui a la confiance d'un Président travailliste.
La réforme est très dangereuse pour la démocratie. La France a réduit le mandat du président à cinq ans pour des raisons démocratiques. Le septennat a tout son sens lorsque le Président n'avait qu'un rôle d'arbitre.
Accorder à un Président du conseil des ministres un mandat de sept ans est contraire à l'esprit démocratique et peut entraîner le pays vers des crises institutionnelles dans la mesure où le président pourrait voir apparaître sous son mandat des majorités parlementaires hostiles. Maurice, dont l'économie est fragile, ne peut se permettre le luxe de connaître de telles situations de paralysie où le Président et le Premier ministre se regardent en chiens de faïence.
Le danger démocratique existe tout aussi dans les cas de concordance de majorités. Le Président – puisque c'est lui qui choisit son Premier ministre –, devient le chef réel de l'exécutif. Tout passe par lui. C'est la situation dans de nombreux pays d'Afrique.
Dans notre système actuel, le Premier ministre, s'il est puissant, est tout de même responsable devant le Parlement. Il doit à tout le moins répondre aux questions et peut être renversé par le parlement et doit rendre des comptes au Peuple au moins tous les cinq ans.
Le Président, dans la réforme envisagée, ne serait responsable devant personne… Il n'a pas à répondre aux questions. Il ne peut être renversé. Il jouit d'une irresponsabilité politique très dangereuse pour la démocratie alors même que son mandat est très long. Ces conditions ont souvent conduit à des régimes dictatoriaux en Afrique ou ailleurs. Le Président décide de tout mais n'est responsable de rien !
D'un point de vue démocratique, par rapport à la nature westminstérienne de notre système actuel, la IIe République constituerait un net recul.
Avec une alliance élargie où le slogan pourrait être « le Cœur est la Clé du Coq », le militantisme authentique serait en pleine déconfiture. Même si elle n'est pas concrétisée, les discussions auront servi à anéantir l'opposition MMM, la rendre ridicule, comme en 2010.
Voilà pourquoi nous appelons les activistes du MMM à un militantisme éthique, progressiste et patriotique. Nous conserverons de Paul Bérenger sa lutte historique.

9 juil. 2012

INDICATIONS TROUBLANTES – ABANDON DE SOUVERAINETÉ? Une commission d'enquête sur l'Affaire Agalega...


INDICATIONS TROUBLANTES – ABANDON DE SOUVERAINETÉ? Une commission d'enquête sur l'Affaire Agalega...

Les anglais ont l'habitude de qualifier ce genre de situation de prima facie case, entendons par là que des indices graves et concordantes pourraient laisser à penser que les îles d'Agalega soient d'une manière ou d'une autre un élément de renégociation du traité fiscal entre l'Inde et Maurice.
Une première note de l'ambassade américaine à Maurice transmise à Washington en décembre 2006 faisait état d'une éventuelle largesse de Maurice en ce qui concerne Agalega au profit de l'Inde, pays à l'égard duquel les autorités américaines considèrent, à tort ou à raison, que Maurice a fait purement et simplement allégeance.
Dans les faits, trois experts indiens avaient à cette époque effectué une mission dans l'archipel et leur rapport n'a pas été rendu public. Maurice, par la voix de ses hauts fonctionnaires, avait nié en bloc toute l'affaire pour rassurer les américains.
En octobre 2010, l'information a refait surface dans des quotidiens indiens et la presse a alors évoqué une cession d'Agalega à l'Inde. Si Navin Ramgoolam a dû, sous la pression de la presse et de l'opinion publique mauriciennes, démentir de telles révélations, aucun officiel indien ni le Gouvernement indien ne s'est associé à un tel démenti. Le journaliste indien qui a publié l'information a maintenu ses affirmations en dépit du démenti et n'a pas été inquiété en Inde pour propagation de fausse nouvelle. La Haute Commission mauricienne en Inde n'a pas cru nécessaire d'engager une procédure contre l'intéressé, ce qui en dit long en soi...
Parallèlement, en janvier 2011, l'association « Les Amis d'Agalega » a dénoncé la passivité du gouvernement mauricien face aux conditions de vie difficiles des Agaléens. Ces derniers estiment qu'ils sont bien victimes d'une politique d'abandon de la part de la République de Maurice. Le nombre d'agaléens vivant sur l'île a diminué pour cette raison, ce qui pourrait être perçu comme une politique délibérée pour vider l'île de ses habitants à long terme.
Le 6 juillet dernier, The Economic Times titrait que Maurice offre deux îles à l'Inde dans un effort de maintien du traité fiscal. Le Ministre des Affaires Étrangères de Maurice, en mission en Inde, a démenti du bout des lèvres. Il affirme que « Je n'ai aucun mandat pour parler d'Agalega avec les autorités indiennes. À aucun moment, le nom d'Agalega n'a été évoqué lors des échanges[...] ». A contrario, une telle déclaration sonnerait comme un aveu (a confession). Il ferait comprendre que lui, en tant que simple ministre, n'a pas de mandat, ce qui pourrait laisser à penser que la cession relèverait d'une autorité plus élevée!
Le Premier ministre de Maurice n'a pas été plus convaincant le lendemain malgré la posture adoptée. Il qualifie de faux ce qui est rapporté dans la presse indienne mais refuse d'en dire plus sous prétexte que « si un journaliste du Times of India a décidé d'écrire une fausseté et je ne sais s'il a été payé ou s'il a été encouragé à le faire, croyez-vous que comme Premier ministre je vais commenter cette fausseté ? » Le Premier ministre ne prend pas l'engagement devant la Nation mauricienne qu'Agalega ne sera jamais cédée sous quelque forme que ce soit. Il ne dit pas non plus qu'il n'y a aucun avantage stratégique ou important accordé aux indiens sur l'île d'Agalega. Il ne dit surtout pas qu'il n'y a pas d'accord, ni écrit, ni tacite sur le sujet. Le démenti n'est nullement à la hauteur de l'enjeu. Le Gouvernement central indien n'a fait, comme à son habitude, aucun démenti à ce sujet et s'est, d'une certaine façon, désolidarisé de la position officielle de Maurice. Encore une fois, la représentation de Maurice en Inde ne fait engager aucune procédure pour diffusion de fausse nouvelle ou de diffamation contre le journaliste en question.
Or, le Times of India dans son édition électronique du 7 juillet 2012 maintient qu'il y a bien eu des discussions à propos d'Agalega et que le ministre mauricien des affaires étrangères aurait indiqué qu'il n'y aurait aucune difficulté sur la question d'Agalega : “Asked again about the progress on the islands issue, he (NdlR: Arvin Boolell) said: "There are always issues where the discussions, where we have to look at all the parameters. There is no problem on the issue that you just raised." This recorded conversation makes it clear that the minister had said "there was no problem" regarding the handing over of the two islands.”
La question qui pourrait également être posée : y a-t-il un glissement vers un abandon de souveraineté de fait simplement, c'est-à-dire que Maurice accorderait des facilités géostratégiques à l'Inde sur Agalega. Au vu de ce questionnement, il faudrait que les autorités mauriciennes précisent tous les avantages consentis à l'Inde par le biais d'Agalega. Ne jouons pas sur les mots, s'il peut ne pas s'agir d'une cession en bonne et due forme, par la voie d'un Traité bilatéral, il pourrait y avoir un abandon de souveraineté dans les faits, une implantation (des navires dans les eaux, un port, des stations etc...). Ce serait alors une haute trahison de la part des dirigeants actuels de Maurice si tel est le cas. Les députés de l'Opposition en Inde seraient bien inspirés d'interroger fermement leur gouvernement à ce sujet.
Sur le plan local, il serait en définitive sain pour notre démocratie et transparence qu'une réelle commission d'enquête soit instituée pour faire la lumière sur toute cette affaire. Il s'agit non moins d'une véritable affaire d'État !

2 juil. 2012

PARLEMENT DU PEUPLE: Questions au Premier Ministre


PARLEMENT DU PEUPLE: Questions au Premier Ministre

(Club des Militants)
It is now a month since Parliament resumed and the citizen may ask himself how much efficient has been the Opposition. The Criminal Code Amendment Bill hogged the limelight for a good few weeks before being passed. It was quite shocking that most MMM MPs voted against the Bill and even more surprising that the votes were guided by religious beliefs as opposed to political ideology.
Speaking of religion, it is most interesting to hear that the Prime Minister think we are a real secular state. The citizens will just ignore the fact that the services of some very powerful 'socio-cultural' groups are not sought during elections.
Once again, Club des Militants, un rassemblement de patriotes mauriciens, brings to the Nation a series of relevant questions on real issues and concerns that ought to be addressed in Parliament and remained to be tackled.
1.    Réforme de la Prevention of Corruption Act 2002 : Le Premier ministre peut-il indiquer à la Nation si son Gouvernement compte présenter un projet de loi mettant fin à toutes les malfaçons rédactionnelles et échappatoires (loopholes) dans la Loi de 2002 sur la Prévention de la Corruption ? A titre indicatif, on peut évoquer l'article 7-2 de la Loi qui pose le principe de la présomption de culpabilité en violation de la Constitution, ce qui le rendrait inapplicable. On peut également faire état de la définition trop restrictive du terme organisme public (public body). Enfin, la liste des crimes économiques contenue dans cette Loi est trop limitée. N'y figure par exemple aucune sanction contre le délit d'initié (insider trading) !
2.    Règlements (Regulations) pour des élections municipales : Le Premier Ministre peut-il confirmer s'il a été informé par la Commission sur la durée de ces consultations ? Quand est-ce que la commission électorale compte finaliser ses préparatifs et autres règlements afin d'enclencher le mécanisme électoral ? Le chef du gouvernement peut-il indiquer s'il a privilégié une date quant à la tenue de ces élections municipales avant la fin de l'année ?
3.    Special Needs in Schools : May the Prime Minister confirm that there are adequate resources in ALL primary and secondary schools to deal with the students with Special Learning Needs? Can he, through the Minister of Education, list some of the pathways that are provided for SLN children?
4.    Equal treatment and protection from harassment for women at work : Can the Prime Minister, through the Minister of Labour, Industrial relations and employment and the Minister of Gender Equality, confirm that women enjoy equal rights and equal pay at work? Whilst there are labour standards for equality of treatment and remuneration, may there be a bill proposed in regards to harassment and inequality at work?
5.    La liste des maladies incurables à Maurice : Le Premier ministre peut-il indiquer à la Nation quelles sont les pathologies pour lesquelles les autorités de santé publique ne peuvent offrir de traitement ou d'intervention chirurgicale ? Peut-il également indiquer les mesures que compte prendre son Gouvernement afin d'offrir aux Mauriciens un éventail de prise en charge médicale le plus large possible compte tenu des données actuelles de la médecine sur le plan international ?
6.    London Olympics 2012 : Can the Prime Minister confirm the number of sportsmen/women attending the London Olympics 2012 and whether appropriate facilities have been laid out for them?
7.    La répartition géographique de nos missions diplomatiques : Le Premier ministre peut-il indiquer à la Nation pourquoi la République de Maurice n'a pas de mission diplomatique installée dans au moins un des pays arabes du Golfe persique, ni dans les pays d'Europe du Nord et encore moins au Japon ? Il sera rappelé au Gouvernement que ces pays représentent une manne financière considérable pour le secteur touristique de luxe ! Par ailleurs, la très faible représentation de Maurice à l'étranger ne correspond nullement à notre capacité de rayonnement international alors que notre Zone économique exclusive est bien immense car nous sommes parmi les vingt-cinq plus grands pays en superficie.
8.    HIV/AIDS Rate : Can the Prime Minister, through the Minister of Health give us an estimate on the number of people currently living with HIV and can the Prime Minister further reassure the people that appropriate measures are being taken to decrease the HIV/Aids rate on the island?
9.    Dette de la STCL : Le Premier ministre peut-il indiquer à la Nation le montant total de la dette de la State Trading Corporation à ce jour ?
10.    La nomination du Président de la République : Le poste de Chef de l'État en titre est vacant depuis plusieurs mois. Le Premier ministre peut-il indiquer à la Nation s'il compte laisser vacant ce poste éminemment institutionnel pour une durée illégitime en violation du bon fonctionnement des institutions ?
11.    Taux de criminalité : Le PM peut-il indiquer à la nation, le nombre de meurtres rapportés à la police de janvier à avril 2012 ? Quel est le taux de criminalité comparé à l'année dernière à pareille époque ? Quel est le nombre d'éléments recrutés et affectés au Central CID à ce jour? Le PM peut-il soumettre le dernier rapport de l'exercice d'évaluation des équipements mis à la disposition de notre institut médico-légal pour faciliter le travail des enquêteurs de Crime Scene Investigation ?
Nos questions précédentes ont souvent inspiré des députés, ô trop nombreux en manque d'inspiration politique. Nous leur offrons des pistes de réflexion pour qu'ils puissent mener à bien leur mission.